Concordia - Le Tour du Monde en x-vingts jours depuis le divan

Le Tour du Monde en x-vingts jours depuis le divan

Par Emerson Mendoza Ayala​​

Cela faisait environ deux mois que j’étais dans ma chambre en train de faire mon sac à dos pour m’en aller, pas très loin et avec un plan cette fois-ci, convaincu que cette nouvelle expérience serait à la fois bouleversante et enrichissante.

L’ivresse du voyage, contrairement à ce que chacun pourrait penser, n’a rien à voir avec la distance ou la destination, mais avec l’envie d’émotions fortes et de nouvelles aventures. Et ça me manquait. Je m’étais déjà bien reposé après mon dernier long voyage en Turquie et au Caucase, alors, j’étais prêt pour reprendre la route!

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J’étais à la recherche d’un projet qui me permettrait d’améliorer mon français et qui serait en relation avec ma formation journalistique et audiovisuelle; c’est pour ça que quand j’ai lu “Récits de Voyages et promotion des réseaux sociaux à travers de la culture et la mobilité”, je me suis dis: “C’est le destin qui veut que j’y aille !”.

Après un entretien sur Skype avec Concordia, ils m’ont mis au courant que j’étais le candidat sélectionné et que j’avais quatre jours pour réfléchir à ma décision. Si jamais j’acceptais, je pourrais bientôt commencer à chercher les billets. Destination Paris ; ville que j’avais quittée en 2015 après un été inoubliable lorsque j’ai fait un SVE de courte durée dans le service de presse d’un prestigieux festival international de court-métrages en Bulgarie qui a changé ma vie.

Depuis le début, j’aimais l’idée de repartir en France pour retrouver mes amis, redécouvrir les villes dans lesquelles j’ai beaucoup d’excellents souvenirs et parcourir trois superbes régions de la France jusqu’alors inconnues pour moi : la Bretagne, la Normandie et la Picardie.

Une semaine après avoir accepté ce défi, j’étais sur la route vers Nantes avec mon petit frère, c’était l’occasion parfaite pour nous deux de voyager six jours ensemble comme auparavant. Malgré la pluie — qui fait apparemment partie du charme de la Bretagne et qui la maintient toujours verdoyante et sauvage —, nous avons eu l’opportunité de rencontrer des locaux qui nous ont montré leurs endroits favoris et qui ont partagé l’histoire du pays, quelques anecdotes et recommandations autour d’un verre afin que nous profitions au mieux de notre séjour chez eux.

Tu as probablement vu la scène de film typique où le protagoniste regarde le paysage avec les yeux fixes par la fenêtre du train, le tout dans ses pensées en écoutant de la musique mélancolique. Bien, cet acteur pourrait être moi faisant le trajet vers la capitale une de ces journées pluvieuses d’automne. Les bons moments émergeaient dans mon esprit comme les bouteilles de verre avec des messages dans les eaux bleues azur de la mer, doucement emmenées pour les vagues écumantes jusqu’à la côte de sable doré après une tempête. 

Mis à part les travaux en cours de Notre-Dame et certaines grilles recouvertes de «cadenas d’amour» du Pont des Arts placés au Sacré-Cœur, rien n’avait changé.

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Le soleil se couchait et je flânais sur les ruelles étroites de Montmartre — qui n’étaient, étonnamment, pas très fréquentées à cette heure là — sous le ciel orange teinté de rose. Comme toujours, des gens se tenaient immobiles devant les portraitistes qui immortalisent ces faux sourires et un inconnu jouait de l’accordéon à côté de l’imposante Basilique grisâtre. 

Le temps s’envole à une vitesse folle…Et même si les artistes, voyageurs et touristes qui se croisent chaque jour, disparaissent en silence, certains restent présents. Après un rapide regard indiscret, la bohème attrayante, de laquelle tous tombent amoureux, demeure inchangée. Je m’évade en écoutant la mélodie hypnotisante de la terrasse du quartier porteño de Palermo Hollywood où je lisais un de mes passages préférés de Marelle: «En París todo le era Buenos Aires y viceversa». Comme il avait raison ce Cortáza r! 

De Paris-Nord à la gare d’Amiens il y a une heure de train environ. Les sentiments mitigés avant de quitter Paris une fois de plus arrivaient : j’étais ravi d’avoir revu quelques uns de mes amis, ému parce que je me suis baladé sur les bords de la Seine comme auparavant, triste de n’avoir pas pu rester longtemps, mais excité de commencer ce projet européen dans la capitale picarde.

Personne ne m’attendait avec une affiche dans le hall de gare, rien de nouveau. Il pleuvait sur les canaux du Saint-Leu et on aurait dit que les briques typiques des maisons devenaient de plus en plus foncées, comme un bon Rioja. L’accueil chaleureux de l’équipe de Concordia et de l’Auberge de Jeunesse (AJ) a momentanément étouffé le vent glacé provenant de la Somme qui soufflait plus fortement dans le sud-ouest d’Amiens, où se trouvait notre nouvel appartement spacieux.

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Progressivement, les murs blancs de ma chambre se remplissaient de posters, photos et de cartes postales tout comme mon agenda qui lui se remplissait d’activités prévues, de dates de rendus d’articles et récits de voyage, de rendez-vous avec des associations locales et certains entretiens. J’avais des missions communes avec ma collègue et colocataire italienne Annalisa, traductrice d’anglais et espagnol, comme la gestion des réseaux sociaux de l’AJ, l’édition de vidéos, la promotion de la mobilité dans les alentours d’Amiens et la création des projets européens relatifs à l’environnement, la culture et les voyages.

Au début de la troisième semaine, le confinement a été décrété et pendant ces jours, j’ai eu l’occasion de réfléchir et de mettre mes pensées à l’écrit. Dès que nous avons quitté l’AJ, demande requise par le gouvernement en raison du Covid-19, nous avons été “temporairement” placés chez notre mentor Azéma, qui partait dans la campagne avec sa famille. Son colocataire, un français étudiant de Master 2 en Médiation Culturelle, a accepté gentiment de nous héberger quelques jours. Mais trois semaines après, nous y sommes encore.

Pas loin de la maison où Jules Verne a vécu pendant ces dernières années, je me suis rendu compte que mon itinéraire a été pareil à celui de sa vie: lui est né à Nantes et il a ultérieurement déménagé à Paris pour faire ses études et commencer sa prolifique carrière comme écrivain. Après avoir quitté La Solitude et son bateau Saint-Michel, Amiens devient son refuge. Tout comme le nôtre.

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Je ne savais pas à quel point ce voyage rempli d’imprévus, serait plus introspectif et rétrospectif que les autres. C’est en regardant notre hôte se divertir en publiant chaque jour une photo de ses derniers voyages sur Instagram, que je fais le tour du monde depuis le divan quand j’écris mes aventures et relis mes carnets de voyage. Quelque soit le jour, il ne faut pas oublier une chose : ¡Volveremos a viajar!* (*Nous voyagerons à nouveau !)

 

 

Publié le mardi 07 avril 2020 à 20:03:00

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